Tous ensemble à Pâques! Et après?
Ensemble pour Pâques ! Et après ?
Plus qu’une simple coïncidence de calendrier, qui serait due à un pur hasard. Cette année 2025, les grandes Eglises et confessions chrétiennes ont fêté Pâques le même jour. Une fois de plus, nos autorités hiérarchiques ont exprimé la volonté de parvenir à pérenniser cette unanimité qui permettrait -enfin !- de célébrer le cœur de notre foi commune « en même temps ». Mais aussitôt, de manière plutôt triste, quoique réaliste, elles ont avoué qu’il ne fallait pas compter de si tôt sur ce miracle d’une unité pourtant très désirable. Au-delà des accommodements plus ou moins diplomatiques, il appartient donc au peuple de Dieu, à savoir les croyants qu’on appelle parfois « la base », de continuer à pousser ardemment vers l’unité des Eglises, y compris par l’œcuménisme du calendrier. N’est-il pas urgent, plus que jamais, que ce témoignage de communion resplendisse comme un vrai signe de la lumière pascale à la face du monde ?
On a passé Pâques, y compris les vacances du même nom. Il reste -heureusement- les énergies de la résurrection. Certes, tant d’évènements, y compris durant ces jours de fête évangélique, ont encore suscité des peurs, provoqué des malheurs et exhibé des horreurs. Mais les chrétiens, avec la grâce du Ressuscité, doivent persévérer dans l’espérance, croire à une certaine paix possible et consumer les haines homicides par un surcroit d’amour tous azimuts. Je suis persuadé que tous les humains de bonne volonté, y compris ceux qui disent ne croire à rien dans un monde si terrible, peuvent se joindre aux croyants de toutes religions pour bâtir une humanité plus fraternelle. Les lendemains de Pâques ne sont-ils pas aussi importants que les jours de fête, si nous nous cramponnons à celui qui a vaincu la mort et tout autre mal, en nous offrant dès maintenant sa vie enceinte de bonheur éternel ?
Finalement, chacun est aussi renvoyé à lui-même. Croire au Christ de la croix qui tourne en Pâque, autrement dit vivre en pascal, c’est accueillir en soi le dynamisme surprenant de l’Esprit Saint. Sa force, tellement plus puissante que nos pauvres faiblesses, nous enhardit jusqu’à oser l’indulgence, le pardon, la réconciliation, à commencer dans le réseau de nos relations quotidiennes. Pour la gloire de Dieu et aussi pour l’honneur de l’Homme, on le voit en ce moment même : au milieu des cris, des coups et du sang, quelques prophètes de l’amour plus fort que tout le reste se lèvent, réagissent et agissent. L’ADN baptismal fait encore des merveilles, au-delà même des clôtures des religions et des Eglises. Ces vies données, souvent dans un silence priant, ont toutes une couleur et un goût d’eucharistie. Elles sont le pain et le vin que le Christ continue de consacrer, avec son corps et son sang à Lui, pour le salut du monde.
Claude Ducarroz
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