+ JACQUES BANDERET
+ Jacques Banderet
Vuissens est un charmant village fribourgeois enclavé dans
le canton de Vaud. C’était surtout une petite seigneurie, avec un château dans
lequel régnait jadis le bailli. C’est dans ce village qu’est né Jacques
Banderet le 14 mars 1939. Sa mère Marcia Fasel était la fille du château, son
père Louis un humble paysan. Fils unique de cette famille aux racines
bien mélangées, Jacques a toujours gouté à la fois une certaine aristocratie -y
compris dans l’Eglise- et la généreuse proximité des personnes dans des contacts
bienveillants.
Ses qualités de cœur, manifestées par une grande capacité
d’hospitalité, il les a mises au service de son ministère, celui du prêtre,
comme homme de la foi et d’une certaine mission. Autrement dit, il voulut être
un vrai pasteur, avec la grâce de Dieu, et il le fut, dans les diverses
fonctions exercées, toujours en pleine communion avec l’Eglise. Son apostolat,
accompagné de prière, y compris au sein de notre chapitre, l’a porté, grâce à
la confiance de trois évêques, à des postes de haute responsabilité. Il a
accompli sa tâche avec sérieux, une certaine onction et surtout un profond
engagement de sa personne.
Pas seul évidemment, car il savait créer des liens,
appeler à collaborer, encourager à se dévouer. Dans sa maison déjà, pour bien
accueillir, il y avait deux fidèles servantes du Seigneur, et aussi de
Monseigneur, à savoir sa chère maman Marcia et Sœur Agnès auxquelles il faut
aussi rendre hommage et dire merci, quand on évoque le rayonnement pastoral de
Jacques.
Comme les autres confrères de cette génération, Jacques a
rejoint, avec espérance et ardeur, les belles intuitions du concile Vatican II
qui a tellement transfiguré notre formation et guidé notre action en Eglise.
Dans l’exercice de ses responsabilités, Jacques eut soin de
respecter les institutions en place, tout en les faisant évoluer, notamment en
associant de plus en plus les laïcs, y compris dans de nombreuses et parfois
nouvelles tâches pastorales mises en place, entre autres, dans notre canton.
Oui, dans ce contexte, il fut parmi nous un humble témoin du
bon Pasteur qui rencontre ses brebis pour mieux les connaître, qui va à la
recherche de celles qui gambadent hors du bercail, afin de contribuer à
construire, tous ensemble, avec ceux de dedans et ceux du dehors, une Eglise
vraiment inclusive.
Aimer les brebis du Seigneur, donner sa vie pour elles, au
goutte à goutte du service presbytéral, Jacques l’a fait, avec ses charismes et
ses limites, dans les multiples structures, fort complexes, qui ont rempli et
parfois encombré sa vie de prêtre.
Il a été disciple du Christ et prêtre de l’Eglise,
finalement jusque dans les grandeurs de la diminution assumée avec
foi, au sein de l’EMS de la Providence, entouré du respect et des bons soins de
cette belle maisonnée. Sans oublier l’entourage de sa famille à qui
nous disons aussi merci.
Maintenant, l’heure a sonné, celle de la rencontre pascale
entre le Bon Pasteur Jésus ressuscité et le prêtre-pasteur Jacques Banderet. En
service d’Eglise à cause de Jésus et de l’évangile durant exactement 60 ans,
que de paroles prononcées avec sincérité et conviction certes, que de
sacrements célébrés pour et avec les communautés chrétiennes. Et voici
qu’arrive le moment, parfois difficile, où, pour les prêtres comme pour tout le
monde, nous nous retrouvons réduits à notre simple et mystérieuse humanité,
porté par la foi, l’affection et la prière des autres chrétiens, en mendiants
de la divine miséricorde. Mais avec cette promesse merveilleuse, rappelée par
l’apôtre Pierre : « Quand paraîtra le souverain berger, vous recevrez
la couronne de gloire qui ne se flétrit pas. »
Pour toi maintenant, cher Jacques, parent, confrère, ami.
Pour toi et pour l’éternité.
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