HOMELIE NOEL 2023

 NOËL 2023

C’est donc Noël, à savoir la nativité du Seigneur Jésus, car « le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ». Oui, le Fils de Dieu est devenu l’un de nous dans le mystère de l’incarnation. 

Voilà ce que nous commémorons en ce jour, ce que nous célébrons en Eglise, la bonne nouvelle que nous annonçons, une fois de plus, dans notre monde, même s’il semble nous écouter ou nous entendre de moins en moins.

Tel est le contexte actuel de notre société. Le vrai Noël est devenu assez original et même exotique. Mais la foi de l’Eglise demeure intacte, et donc aussi la mission d’en témoigner de la part des chrétiens que nous sommes.

Oui, mais à condition de faire mémoire de tout ce mystère, et d’aller jusqu’au bout de sa course dans notre histoire, sans en perdre ni le contenu ni la manière.

Une fois rappelé, dans l’adoration, l’insondable mystère du Dieu-Amour, dans la communion trinitaire, il nous faut le rejoindre dans sa décision réalisée de sauver l’humanité et notre monde. 

Et c’est par l’incarnation de son Fils dans l’homme Jésus de Nazareth, « rayonnement de sa gloire, expression parfaite de son être », présence fraternelle au milieu de nous.  

Mais sans oublier l’itinéraire de sa venue : d’abord par la foi conjuguée de Marie et de Joseph, dans le silence priant de cette femme de Nazareth. 

Et ensuite au cours d’un voyage de migrants, avec un premier refus d’hospitalité et finalement un accueil parmi les pauvres, au milieu de modestes bergers, jusqu’à un dépôt du bébé divin dans une mangeoire pour animaux. 

Voilà jusqu’où est allée l’humilité de Dieu, pour nous sauver par amour, d’en-bas, du plus bas. Même si ceux d’en-haut pouvaient chanter à juste titre : « Gloire à Dieu dans les cieux, paix sur la terre à celles et ceux que Dieu aime », donc tous ! Joyeux Noël !

Mais maintenant il nous faut déjà quitter Noël, avec ses guirlandes, tantôt pieuses, tantôt romantiques et trop souvent platement commerciales.

Le salut, c’est le mystère pascal, sans lequel Noël ne serait qu’une date oubliée au calendrier d’une histoire anonyme. 

Le salut, c’est le sauveur en pleine action, avec des séquences semblables. La mangeoire de Bethléem devient la croix du Golgotha. 

A ses pieds, toujours des pauvres, presque les mêmes, à savoir Marie la mère et quelques femmes, un unique rescapé des apôtres, et finalement un païen pour exprimer le cœur du mystère, cette fois exposé devant tous: «  Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu ».

 Et puis, à nouveau la réponse d’en haut, du Très-Haut, par la résurrection du Christ, le Noël de l’Alleluia. Le premier-né de Bethléem devient le premier-né d’entre les morts. Pâques, c’est le fruit mûr de la divine semence jetée en terre humaine, d’abord dans le sein de Marie, puis éclose dans la nuit de Noël. 

A travers les multiples étapes de l’évangile, il nous faut ensuite avancer, en marchant ou en boîtant, de la Nativité jusqu’à cette croix glorieuse qui nous permet de recevoir de son coeur transpercé par l’amour, grâce sur grâce. Joyeux Noël pascal !




Encore un pas, si vous le voulez bien. 

Aller jusqu’au bout de Noël, c’est être au rendez-vous de Pentecôte, à savoir le mystère de l’Eglise suscité et animé par l’Esprit-Saint. 

Sans l’Eglise, reconnaissons-le, on ne parlerait plus de Noël, on aurait même oublié la croix, on serait encore enfermé dans le samedi-saint d’un mortel désespoir. 

Si le Christ pascal a promis d’être avec les siens « chaque jour jusqu’à la fin des temps », c’est en passant par l’Eglise pour veiller sur cette promesse, pour accueillir cette bonne nouvelle dans la foi en sa parole, pour célébrer cette présence dans les sacrements, pour mettre en pratique ces énergies spirituelles dans le partage communautaire au cœur de notre monde. 

Un Noël et une Pâque qui se donnent la main pour continuer de chanter l’Alléluia dans l’histoire sur la portée de l’Eglise. Au service d’une fraternité universelle.



Et bien sûr, comme à la crèche et comme à la croix, il y a des résistances, des abandons, des refus d’accueil, des reniements et des trahisons, même apostoliques. 

Si j’ose, sans accuser personne : heureusement, il y a encore l’Eglise mariale, féminine, celle de toutes celles et tous ceux qu’on appelle « les fidèles » du peuple de Dieu. 

Certes il y a aussi des bons bergers qui ne se prennent pas pour des mages ou des rois. Et il y a surtout d’humbles disciples, attachés à l’Eglise quoi qu’il arrive, en route vers le Royaume et soucieux de témoigner humblement pour l’Evangile dans leur vie de tous les jours.                      Joyeux Noël en Eglise !

Grâce à Dieu, qui est à l’œuvre en tous ceux et celles-là, la lumière de Noël, aux couleurs de Pâques, continue d’illuminer et de réchauffer notre monde.

 En attendant que les petites étoiles allumées dans nos nuits, viennent se mêler au grand soleil de la gloire et de l’amour éternels de notre Dieu.

 Claude Ducarroz



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