Homélie Assomption 2023

 Assomption de Marie  2023

Joyeuses Pâques ! Alleluia !

Rassurez-vous ! Je ne me trompe pas de calendrier. Nous fêtons aujourd’hui l’Assomption de Marie. Et précisément pour cette raison, il nous faut d’abord faire mémoire de la résurrection de Jésus. Car c’est là, dans le mystère pascal de Jésus, que se trouvent la racine et la cause de l’Assomption de Marie. 

Ce mystère marial est l’une des premières conséquences de l’évènement de Pâques. Parce que Marie est la mère du Christ, donc intimement associée à son destin, l’Eglise confesse qu’à la fin de sa vie terrestre, elle a été assumée pleinement dans la gloire de son Fils, en toute sa personne, à savoir corps et âme. 

Autrement dit : Quand Jésus promettait : « Je vais vous préparer une place auprès de mon Père. Là où je suis, vous serez aussi avec moi », Marie en est la première bénéficiaire, par la transfiguration de tout son être désormais entièrement assumé en Dieu. 

Même si le Nouveau Testament ne dit rien de cet évènement dans les détails, très tôt dans l’Eglise -en Orient comme en Occident-, la conviction a grandi, au point de devenir une tradition prêchée et reconnue : la première sauvée 100%, avant tous les autres, c’est Marie de Nazareth, celle qui déjà chanta à la Visitation : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son nom ». L’assomption, c’est la dernière et la plus belle de ces merveilles. 

Mais attention ! Il y a deux façons d’entrevoir cet évènement, qui demeurera toujours un mystère.

Est-ce un privilège unique, ou est-ce une anticipation ?

Il y a évidemment dans ce fait exceptionnel la révélation d’une grâce singulière, liée à la communion de cette femme avec le Christ au titre de sa maternité.      

 Seule dans l’histoire, elle a accueilli - dans son corps, dans son cœur, dans sa foi-,l’incarnation du Fils de Dieu, le fruit béni de ses entrailles. La savoir totalement ressuscitée grâce à lui, auprès de lui, ne peut que nous réjouir et ajouter nos pauvres louanges à la sienne dans le ciel.

Mais n’allons pas, dans ce mouvement ascendant, éloigner Marie de notre condition humaine, au risque d’oublier que nous sommes aussi ses enfants, puisque Jésus nous a confiés à sa mère du haut de la croix.

 Le grand frère divin Jésus nous indique en Marie, là où elle est et comme elle est maintenant, notre propre destin final à nous. 

L’assomption de la mère, c’est l’anticipation de la nôtre, le moment venu, de sorte que, lorsque Dieu notre Père rassemblera toute la famille humaine dans l’accomplissement ultime de son dessein d’amour, la mère Marie sera au premier rang, à côté de Jésus ressuscité. Elle nous accueillera, elle la première en chemin, suivie par tous ses enfants désormais arrivés dans le Royaume de Dieu.

Quand nous regardons Marie -ou plutôt quand nous l’imaginons- dans la gloire du Ciel, nous contemplons notre avenir certain, notre arrivée promise, notre bonheur éternel déjà acquis par la croix et la pâque de Jésus. 

« Je reviendrai et je vous prendrai avec moi. » dit Jésus. Ce n’est pas que pour Marie, c’est aussi pour nous. Il est toujours temps -il est même urgent- de nous en souvenir, d’y croire, de l’attendre avec confiance, de vivre dès ici-bas en fonction de cette merveilleuse destinée.

 Je sais, et Jésus comme Marie nous le rappelle : il ne s’agit pas de vivre dans les nuages sous prétexte que nous sommes des promis à la résurrection. 

Tant que nous sommes encore sur cette terre, exerçons pleinement notre métier d’hommes et de femmes bien incarnés, comme d’ailleurs Jésus et Marie l’ont fait en leur temps, par exemple durant trente ans à Nazareth.  

Mais il y a une certaine manière de traverser l’histoire, de vivre sa vie, d’exister en ce monde qui intègre notre histoire sainte déjà inscrite dans le ciel. 

Pour faire simple, rappelons-nous de ces deux petites phrases qui résument  tout :   

Celle de Jésus : « Celui qui écoute ma parole et croit en moi a la vie éternelle¸ il est déjà passé de la mort à la vie. 

Et celle de saint Jean : Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort dans la vie parce que nous aimons nos frères et sœurs.

Ca sent déjà l’assomption, n’est-ce pas ? La nôtre. 


Claude Ducarroz


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