2025 NOEL
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Trois mots, et tout est dit. Ou presque. Dieu est Amour.
Parce qu’il est cela, et rien que cela, il y a une telle communion en lui,
qu’il existe, dans le mystère de son être infini, une sorte de naissance
éternelle, un Noël divin. Le Père engendre le Fils qui lui est consubstantiel,
dans le baiser brûlant du Saint Esprit. Devant un tel abîme d’amour, nos mots
humains balbutient et finissent toujours par adorer, dans un silence à la fois
étonné et ému.
Et ce Dieu-là a décidé un jour -ou plutôt dans son
immense éternité - de devenir humain par amour pour nous, celles et ceux qu’il
a créés à son image et ressemblance. Pour nous sauver en nous humanisant
pleinement. Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous », en
personne concrète, dans l’humanité de Jésus de Nazareth.
Pour Lui le Fils éternel, comme une deuxième naissance,
le Noël marial. Car l’opération spirituelle de l’incarnation a commencé dans le
cœur et le corps d’une femme, Marie, grâce à l’acquiescement de sa foi
libre : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout s’accomplisse
selon ta parole ». C’est ainsi que Dieu est féministe, mais à sa manière
évidemment.
Neuf mois plus
tard, c’est tout Noël, la nativité qui met au monde et dans notre monde, le
Fils de Dieu et le fils de Marie, mais sans oublier Joseph. Car, afin d’être
entièrement humain comme nous, le Bien-Aimé du Père a choisi un couple fiancé
puis marié, une famille, un milieu, un peuple.
Pour être sûr d’être accueilli d’abord par les plus
pauvres, les SDF de son temps, il est né à Bethléem, dans une étable, car il
n’y avait déjà pas de place en hôtellerie pour ces pèlerins de la misère
anonyme.
Mais cette naissance là, tout en bas de notre condition
humaine -sur la paille-, provoquera la revanche d’amour de Dieu : chant
des anges, émerveillement des bergers, paix sur terre et joie dans le ciel. Les
riches et les puissants viendront plus tard, pour renaître eux-aussi, mais par
la générosité de leurs cadeaux, offerts et partagés à la dimension de toutes
les nations.
A la crèche, tous bienvenus donc, mais chacun à son tour,
dans la divine hiérarchie de l’amour qui sauve d’abord les derniers aux yeux du
monde parce qu’ils sont les premiers sous le tendre regard de Dieu.
Et ce n’est pas fini.
Il y aura encore deux autres naissances, au terme du
pèlerinage de ce Jésus de Nazareth et de Bethléem. Car lui-même naitra encore
une fois, définitivement, par le merveilleux accouchement de sa Pâque. Une
re-naissance au-delà de la mort même, dans la gloire de Dieu, pour toujours.
Et peu après,
voici notre naissance à nous, celle de l’humanité dans l’espérance d’un nouveau
peuple de Dieu, en marche dans notre tragique histoire. La Pentecôte -notons
que Marie est encore là - la mère -comme
à Bethléem, comme à la croix-, Pentecôte, c’est aussi un l’engendrement, le
Noël communautaire par l’Esprit Saint allumé sur les apôtres. Avec cette
consigne : « De toutes les nations, faites des disciples. » La
mise au monde de l’Eglise.
Et ça continue jusqu’au bout. Aujourd’hui, c’est nous,
les enfants bénis, mais parfois terribles, jaillis de la naissance baptismale.
Nous avançons en boitant dans un monde sauvé certes, mais encore en gestation
du Royaume de Dieu, avec quelques signes avant-coureurs dès ici-bas.
Car notre dernier Noël, mystérieux et merveilleux à la
fois, est encore devant nous. Ce sera notre entrée dans la maison de Dieu,
l’Amour absolu, vainqueur de tout mal.
Notre Pâque sera notre ultime Noël. Oui, quand nous débarquerons, sauvés
et tout neufs, dans les bras du Père, accueillis par notre frère et ami Jésus
ressuscité, et transfigurés par leur Esprit de glorieuse communion.
En attendant, ne manquons pas de nous préparer à ce
rendez-vous définitif de vie et de bonheur, en semant partout des étincelles
d’amour, de justice et de paix dans les obscurités de notre monde. Dans toutes
nos relations -familiales, sociales, économiques, politiques, écologiques-,
allumons des étoiles de Noël enceintes du soleil de Pâques.
Claude Ducarroz
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