Le diaconat : "service compris"
SERVICE COMPRIS !
Jn 13,1-17
Tout est dit. Parce que tout a été fait. Dans l’extrême de
l’amour. Et quoi donc ? L’humble service du Seigneur de gloire. Avec cette
pressante invitation : « Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous
aussi ». On peut appeler cela la mission diaconale de l’Eglise.
Tout a commencé par une réunion entre amis au cours d’un
repas d’adieu. Et soudain les paroles deviennent parabole en actes. Le maître se
présente en serviteur, il noue un tablier à sa ceinture et se met à laver les
pieds de ses disciples. Voilà où le
conduit son amour inconditionnel : le Seigneur est à genoux, il exerce le
travail de l’esclave.
A la fin de ce même souper, Jésus ira encore plus loin. En
partageant le pain avec ses amis, il osera un nouveau geste, assorti de la même
mission. Ce pain, c’est lui, en son corps bientôt crucifié. Et de même avec le
vin, pour le signe du sang répandu par amour. Et pour les deux : « Re-faites
tout cela en mémoire de moi ». Dans un grand étonnement sans doute, mais
pas dans l’absurde, car l’Esprit est aussitôt promis, qui viendra tout
éclairer, tout « mettre en pratique » dans la communauté issue
de Pâques.
Dans l’Eglise, le sacrement du diaconat est au carrefour de tous
ces « mystères sacrés ». Le
diacre a le souci de rassembler la communauté, y compris par sa manière humaine
d’être avec et pour les gens, à commencer par les plus pauvres ou souffrants. Il
peut accomplir le ministère de la parole pour proclamer et expliquer les
beautés de la Bonne Nouvelle, avec la responsabilité de la faire atterrir dans
la vie concrète. Ministre dédié pour le baptême et auxiliaire pour le mariage,
il entre pleinement dans la fraternité du clergé, mais sans céder aux mirages
du cléricalisme. Jusque dans l’eucharistie, présidée par l’évêque ou le prêtre,
il réalise une belle mission de service humble, par exemple en guidant la prière
et en apprêtant la table. Car finalement, à travers ce qu’il est et ce qu’il
fait en Eglise, le diacre rappelle que tous les chrétiens, d’une manière ou
d’une autre, annoncent l’évangile en le mettant en pratique au cœur du monde dans
l’Esprit de Jésus.
Il y a heureusement des diacres -peut-être bientôt des
diaconnesses !- qui actualisent la diaconie de Jésus encore présent au
milieu de nous. Mais ne sommes-nous pas tous des serviteurs et servantes de
cette Bonne Nouvelle ? Et avec joie, n’est-ce pas ?
Claude
Ducarroz
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