Homélie Dimanche après Pâques
Homélie du 27.04.25
Jean 20, 19-31
C’est un peu comme une valse. Il y a trois temps dans le récit de cet évangile, même si tout se passe au même endroit.
1- Premier temps, première rencontre de Jésus ressuscité avec ses disciples rescapés de sa passion et de sa mort. Ils ne le mènent pas large. Ils sont enfermés – et même verrouillés -, ils ont peur. Mais puisque Jésus est vraiment ressuscité, tout va mieux, tout va changer : Il vint et Il était là au milieu d’eux. Et Il leur offre trois cadeaux : la paix, la joie, l’Esprit-Saint. Fin du premier acte pour cette petite, mais heureuse Eglise… pascale.
2- Le deuxième temps est une assez rude confrontation entre une communauté qui croit déjà, et un ex-apôtre qui n’arrive pas à croire, malgré le témoignage des nouveaux croyants. Typique d’un affrontement – qui peut être aussi un vrai dialogue – entre la foi qui fait confiance et une raison qui exige des preuves tangibles. Une Eglise comme aujourd’hui, qui entend souvent dire dans ce monde : « Non, je ne croirai pas. »
3- Troisième acte, dans les mêmes circonstances, mais cette fois avec Thomas, le sceptique, au milieu d’eux. Jésus joue le jeu de la démonstration, mais l’effet dépasse toute espérance et toute prière. Finalement, mieux que les autres, l’incroyant proclame la foi de l’Eglise sur Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
4- Il y a un fil rouge qui relie ces trois moments d’Evangile : le corps de Jésus ressuscité. Un corps blessé, mais vivant, un corps exposé et donc redonné, comme à l’Eucharistie, avec un cœur resté ouvert, avec cette étonnante invitation : Mets ta main dans mon côté. Sois croyant. » C’est très tactile, physique !
5- Telle est la grande icône de la miséricorde de Dieu manifestée en Jésus mort et ressuscité.
Des misères – les leurs et les nôtres – qui peuvent entrer dans un cœur – celui de Jésus – pour y être brûlées par son amour. Misère-y-corde ! …pardon, …réconciliation, etc…
6- Je vous avais parlé de trois temps. Il y en a un quatrième, le nôtre, car c’est nous qui sommes invités maintenant à entrer dans la danse de la miséricorde pascale. Vous avez entendu, c’est spécialement pour nous : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Car ils reçoivent, eux aussi, la paix, la joie, l’Esprit-Saint, dans la foi pascale. Comme les apôtres, mais c’est nous aujourd’hui.
7- S’il y a un signe et un cadeau de cet Evangile dont l’Eglise – que nous sommes – doit témoigner ardemment aujourd’hui, c’est bien celui de la miséricorde, qui fait de l’Eglise une maison ouverte et maternelle, et donc inclusive, et non pas une douane exclusive et fermée.
Je rends grâce avec vous pour les témoignages de tant d’hommes et de femmes qui manifestent - concrètement et humblement – une telle spiritualité en actes. Comment ne pas penser à notre cher pape François, au moment où il vient de rejoindre le Christ ressuscité ? Le voilà tout pascal !
Comment ne pas reconnaître aussi le rayonnement évangélique de ces religieuses, - ici ce matin – qui font mémoire de leurs nombreuses années de don de soi au service de l’Eglise à travers leurs diverses missions. Merci, mes Sœurs ! Puisque le Christ est vraiment ressuscité, continuons tous à tout pascaliser, en Eglise et dans le monde, dans nos vies et par nos vies.
« Allez, je vous envoie… » encore !
Claude Ducarroz
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