Contribution oecuménique

 

Claude Ducarroz

« Le Christ a prié le Père ‘Que tous soient un’. Il a promis l’unité, mais il nous invite aussi à la réaliser avec lui. C’est notre devoir de contribuer à exaucer le Christ », lance Claude Ducarroz, prévôt émérite du Chapitre cathédral à Fribourg, pour motiver la recherche de l’unité des chrétiens.

Parmi les intuitions qui nourrissent cette quête, celle de l’abbé Paul Couturier (1881-1953) est bien connue en Suisse romande: le prêtre du diocèse de Lyon donna une nouvelle impulsion  à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

 

Mais de quelle unité parle-t-on? « Le but ultime est de célébrer ensemble l’eucharistie après la confession d’une même profession de foi », estime Claude Ducarroz. Une telle pratique n’est actuellement pas reconnue par les autorités ecclésiales en raison de divergences doctrinales. La pleine unité à ce niveau n’existe pas encore. C’est pour cela que les célébrations œcuméniques organisées durant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens se font autour de la Parole de Dieu, sans communion au Corps du Christ.

 

Le prêtre fribourgeois cite certaines évolutions dans les Eglises protestante et catholique, comme la mise en valeur de la sainte Cène et la plus grande place accordée aux lectures bibliques durant la messe depuis le concile Vatican II. Il espère fermement que l’unité sera un jour atteinte au niveau des célébrations. « En 1999, catholiques, réformés, luthériens, méthodistes et anglicans ont signé la Déclaration commune sur la justification par la foi. Ce type d’accord doit nous stimuler. Il faut aller encore plus loin. », affirme le chanoine.

 

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Pour Claude Ducarroz, « l’œcuménisme consiste à obéir à l’Esprit Saint qui nous pousse à rendre visible la prière pour l’unité des chrétiens ». Le prêtre énumère de nombreux autres niveaux où l’oecuménisme peut être vécu: celui des responsables d’Eglise, des théologiens et des communautés (prière et études bibliques, évangélisation, temps forts dans les paroisses, etc.).

 

Celui qui a longtemps accompagné des couples de confessions mixtes est un fervent protagoniste de l’œcuménisme. Peut-être parce qu’il est « très stimulé par le Groupe des Dombes, groupe de dialogue œcuménique fondé en 1937, qui réunit une quarantaine de théologiens catholiques et protestants francophones. Ou à cause de certains souvenirs de son enfance dans la Broye: « A l’époque, les catholiques ne faisaient pas leurs emplettes dans les magasins protestants. Et pas question de mariages mixtes. On vient de très loin! », s’exclame le chanoine.

 

A paru dans l’Echo magazine du 26 janvier 2023

 

 

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