Sainte Marie Rivier

 

Sainte Marie Rivier

Mars 1841. Deux religieuses françaises débarquent à Lausanne. A la demande du curé Sylvain Reidhaar, elles s’installent dans la maison du jardinier Curtat, derrière l’église Notre-Dame. Elles y ouvrent une école pour les filles. Ce sont des Soeurs de la Présentation de Marie, une congrégation fondée en Ardèche par Mère Marie Rivier, décédée 3 ans plus tôt, à Bourg-St-Andéol.

1841 : c’est le début de la magnifique aventure missionnaire des Sœurs de la Présentation à Lausanne, au Valentin et à Mont-Olivet, dans l’éducation et la formation, par l’enseignement, mais aussi dans la pastorale générale, au service de l’Eglise et, plus largement au service de toute notre population. Nous leur devons tous une grande reconnaissance.

A la source de tout cet élan, qui continue à travers le vaste monde, une femme, une chrétienne, une apôtre : Marie Rivier, sainte Marie Rivier. Le Seigneur fit pour elle, et par elle aussi pour nous, des merveilles. Saint est son nom !

Une femme d’abord, dans la modestie de ses origines, dans l’humilité de sa condition, dans la précarité de sa santé : voici celle que le Seigneur a choisi pour réaliser des chefs-d’oeuvre d’Evangile dans son Eglise. Car Dieu se plaît -surtout si l’on porte le nom de Marie, comme celle de Nazareth- a faire de grandes choses, dans et par ses petites servantes.

Commémorer le chemin de vie de Marie Rivier, c’est d’abord parcourir les sentiers de sa campagne ardéchoise, c’est assumer des pauvretés et des souffrances, c’est grandir dans la simplicité et le silence, en Gaule profonde comme en Galilée de Palestine. Finalement, c’est suivre et imiter le grand saint Paul qui se vantait d’annoncer l’Evangile au milieu de nombreux obstacles. Mais on n’enchaîne pas la parole de Dieu !

Marie de Montpezat. Un si petit « bout de femme », mais une si grande âme.  Dans la petitesse de son humanité a grandi la riche stature de la chrétienne. On s’émerveille de repérer en cette femme du petit peuple une communion de plus en plus profonde avec la personne du Christ, nourrie par la prière, fortifiée par les épreuves, accompagnée par une belle piété mariale.

 Il y avait en Marie Rivier, un feu ardent qui brûlait d’amour pour Jésus, qui rayonnait dans ses relations, qui devenait vocation et mission, de plus en plus insistantes et finalement fondatrices.

 Il fallait qu’elle fasse de sa vie, si effacée qu’elle fût aux yeux du beau monde, une belle œuvre apostolique, jusqu’au-delà des mers. Et c’est ce qu’elle fit, en commençant petitement, mais en se rendant disponible pour toutes les surprenantes inspirations et énergies de l’Esprit-Saint.

En pleine période révolutionnaire en France, les enfants d’abord, surtout les plus pauvres, qu’il faut rassembler dans l’affection, qu’il faut conduire vers la foi, qu’il faut accompagner jusqu’à une pleine humanité, selon les desseins de Dieu pour nous.

C’est toute l’œuvre de la Présentation de Marie, enracinée dans ses charismes d’apostolat auprès de la jeunesse, mais aussi avec toutes les adaptations subséquentes que requiert une fidélité à la fois aux charismes d’origine, aux appels de l’Eglise et aux signes des temps.

Ce qui frappe finalement, c’est cette ardeur missionnaire, avec des horizons larges, des initiatives audacieuses et des courages à toute épreuve.

 Oui, tout cela dans une l’Eglise universelle et dans le vaste monde, qui sont heureusement plus amples que nos heurs, bonheurs et parfois malheurs de chez nous.

Aujourd’hui 998 Sœurs de la Présentation rayonnent dans 18 pays sur 4 continents. Parce qu’il y a encore, chez nous et ailleurs, tant de lépreux de toutes sortes qui continuent de dire, souvent en silence : Jésus, maître, prends pitié de nous.

Dans ce contexte, avec toute la reconnaissance que nous devons à Marie Rivier, femme apôtre, et aux Sœurs de la Présentation de Marie, nous le savons :  si la vie religieuse garde toute sa pertinence évangélique et ecclésiale, il faut, plus que jamais, que ne cesse de sonner l’heure des laïcs en service d’Eglise et dans la société. Et surtout l’heure bénie des femmes -de toutes les femmes- dans tous les ministères et toutes les responsabilités. Oui, dans l’immense et belle communion qu’on appelle, avec le pape François, une Eglise missionnaire parce que synodale.

Sainte Marie Rivier – femme, apôtre-, priez pour nous.

8 octobre 2022                                                                                                                                                    Claude Ducarroz

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