Jeûne fédéral 2022
18 septembre 2022
Textes bibliques du 22ème
dimanche ordinaire
JEUNE FEDERAL
« Plus
Suisse, tu meurs ! »
Un
hasard ? Je n’y suis pour rien. Il y a quelque chose de très
« helvétique » dans la liturgie de ce dimanche. Pourquoi ? Parce
que les textes bibliques nous parlent beaucoup d’argent et d’économie. Or
chacun sait que, dans ces domaines, nous sommes champions du monde. Il n’y a
pas que Federer !
Les
sentences sont graves : « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent.
« Et Jésus avait déjà averti : « Là où est ton trésor, là est aussi
ton cœur. » Où est notre trésor, réellement ?
Le bon sens le rappelle aussi: l’argent
peut être un bon serviteur, mais il est un mauvais maître. Il permet de faire du bien, mais il peut
aussi faire grand mal, comme un piège dangereux, et même mortel. La liste est
indiquée : « il écrase les malheureux, il anéantit les humbles, il
achète les faibles ». Et comment ? « On diminue les mesures, on
augmente les prix, on fausse les balances ». On croirait lire la presse
économique ! Par ailleurs, je suis frappé combien on se déchire souvent
dans nos familles pour des questions …d’argent.
Stop !
Je vous entends. Ne vous mêlez pas de cela, de la politique et de l’économie,
et encore aujourd’hui de l’écologie ! Vous n’y connaissez rien, vous
surtout les prêtres. Contentez-vous de nous parler de religion et de
spiritualité.
Sauf que
Dieu et le Christ semblent, eux aussi, s’intéresser à tout cela, en s’impliquant
même. Dieu dit par le prophète Amos: « Je n’oublierai jamais leurs
méfaits », justement économiques ! Et Jésus ne s’est-il pas identifié
aux pauvres, aux petits ? C’est le psaume qui nous donne une feuille de
route positive, à propos de l’usage de notre argent : « relever le
faible de la poussière, retirer le pauvre de la cendre, faire siéger les plus
petits parmi les princes de son peuple ». Quel beau programme !
Et
l’apôtre Paul y va de son couplet. Le chrétien doit rendre grâces et intercéder
pour tous les hommes, et spécialement pour les autorités publiques ; il
doit lutter pour que tous puissent vivre dans la tranquillité, la piété et la
dignité. C’est ainsi qu’il témoignera pour le Christ, « le seul
médiateur entre Dieu et les hommes, lui qui veut que tous les hommes soient
sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. »
Quelle
société ? quelle Eglise ? Celles où tous puissent élever librement
les mains pour prier, celles qui permettent de vivre saintement, sans colère ni
dispute. Encore un beau programme !
Nous
aimons notre pays, celui que nous aimerons toujours et quand même, comme on
chante. Sa constitution commence par évoquer et invoquer le Dieu tout-puissant.
La croix du Christ figure sur notre drapeau. Ces références, connues partout
dans le monde, nous obligent à construire une société favorable à la liberté
religieuse, au respect de la dignité de chaque personne et de toute conscience
sincère. On peut y ajouter l’engagement pour la justice, la paix, la fraternité
planétaire, à commencer chez nous, par un accueil généreux.
Dans tout
cela, il n’y est pas question d’une « petite morale ». Il y va d’un
enjeu d’amour selon l’Evangile, puisque Jésus nous a rappelé qu’il ne faut
jamais séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain, qui ne font qu’un seul
commandement.
Dernière
question : durant cette semaine, quel bien je vais faire avec mon
argent ?
Claude Duca
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