Propos à contre temps
Propos à contre temps
C’est l’été.
Il fait beau et chaud, jusqu’à la canicule. Tout chante la vie.
Je consulte
mon agenda. Au carrefour des ministères et des amitiés : plusieurs décès,
des personnes gravement malades, beaucoup de malheurs et de malheureux.
Et surtout
beaucoup de questions, existentielles et essentielles.
Nous avons
reçu la vie comme un cadeau. On peut aussi estimer qu’on nous l’a imposée, sans
consultation préalable. Elle est là, irradiant notre corps, notre esprit, notre
cœur. On est des vivants humains, avec leurs joies et leurs peines. Mais nous
savons aussi, même si nous essayons de l’oublier, que nous sommes mortels. Tous
les autres, et moi aussi.
Cette
interrogation est incontournable : la mort serait-elle donc plus forte que
la vie ? A-t-elle toujours le dernier mot ? Sommes-nous tous des
condamnés à mort, point final ?
Toutes les
apparences, perçues en soi-même et constatées autour de nous, semblent plaider
pour la conclusion la plus pessimiste. Il faudrait donc s’y résigner : vivre,
c’est aussi accepter la victoire de la mort. Certains philosophes nous ont
avertis depuis longtemps : bien vivre, c’est apprendre à mourir.
En chacun de
nous pourtant, une petite voix murmure et parfois chante une autre mélodie. Un
ardent désir de vivre, un irrésistible besoin d’aimer et d’être aimé, la
nostalgie d’un « toujours » au cœur mystérieux de toutes nos amours.
Et s’il y avait une autre solution, un autre destin, une offre de vie éternelle
qui tienne la route et nous pernette d’espérer, malgré tout, malgré la mort, pour
soi et pour les autres ?
Je respecte
et je comprends celles et ceux qui vivent, puis pleurent et meurent sans
l’espérance de cette vie surajoutée. Mais je ne puis m’empêcher de les inviter
à regarder vers Jésus de Nazareth, le Seigneur de Pâques. Ce n’est pas parce
que ça semble incroyable que ce n’est pas crédible. La vie étant un cadeau à
son origine, pourquoi n’y aurait-il pas un autre cadeau après sa fin
ici-bas ? Ce cadeau-là, pas plus
que le premier, nul ne peut se le donner à soi-même, mais nous pouvons le
recevoir avec reconnaissance si quelqu’un d’autre nous en fait le présent, en
toute gratuité.
Je crois que
c’est ce que promet et accorde Jésus quand il nous dit, après être revenu
lui-même de la mort : « Là où je suis maintenant, vous serez aussi
avec moi ».
Je vous
l’avoue humblement : tout est dit là, et ça me suffit pour continuer de
vivre humainement en m’accrochant à une telle espérance.
Claude
Ducarroz
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