Pâques ! Et après ?
Pâques !
Et après ?
Pâques
! C’est le printemps ! Alléluia !
Et
voici qu’une ombre passe sur ce tableau un peu idyllique. Rassurez-vous !
Le Christ est bel et bien ressuscité, et personne ne pourra jamais empêcher les
arbres de verdir et de fleurir. En attendant leurs fruits.
Mais
la convergence de plusieurs constatations a jeté un froid sur mon optimisme un
peu trop béat. On me l’a répété plusieurs fois : il y avait bien peu de
monde dans les célébrations de la Semaine sainte, y compris à la messe de Pâques.
En ville comme en campagne.
Il
faut bien se garder de porter un jugement définitif sur ce phénomène. Mais je
ne puis m’empêcher de m’interroger.
« C’est
la faute au Covid », m’a-t-on dit. Les gens ne sont pas revenus après
cette crise. Un peu court ! La religion se perd, surtout parmi la
jeunesse, m’affirme un brave paroissien d’un certain âge. Ce n’est sûrement pas
tout faux. Les jeunes générations semblent intéressées par d’autres « dieux »
plus sexys. Car, m’a dit l’un d’entre eux, « Dieu et la religion, c’est
trop compliqué ». Mais il croit en une force supérieure, peut-être la Vie,
l’Amour, etc.
Est-ce
à dire que toute foi est actuellement en berne. Je ne le pense pas. Au cœur de
nos vies, au terme de nos questions essentielles, qui peut vraiment faire l’économie
d’une quête intérieure, tantôt lancinante, tantôt apaisée ? Les croyants
sans dogmes – et même les priants sans paroles – sont sûrement plus nombreux
que les « religieux » organisés en systèmes théologiques et
liturgiques.
Et
Jésus-Christ, dans cette étonnante biodiversité spirituelle ? Sa figure
demeure, ne serait-ce que dans notre culture. Sa personnalité fascine parce que
sa croix reste dressée au milieu de nous, et sa Pâque, comme une promesse à l’horizon
de notre tragique histoire. De quoi beaucoup chercher, et aussi trouver, du
côté de Jésus de Nazareth et de son Esprit.
Reste
le trouble mystère de l’Eglise. Je suis émerveillé pour celles et ceux, encore
nombreux et généreux, qui s’engagent en elle et avec elle » à cause de Jésus
et de l’Evangile ». Merci ! Mais je ne puis occulter les bonnes ou
mauvaises raisons de ceux qui trouvent dans nos Eglises actuelles des motifs de
s’éloigner de nos communautés chrétiennes, voire des religions en général. De
quoi réfléchi … et participer courageusement aux efforts de réformes suscitées
par notre pape François. Important et urgent !
Enfin,
il restera toujours en chacun de nous, et aussi entre nous, cet impérieux
besoin de chercher comment être plus humain dans une société déchirée par tant
d’in-humanités. Tous ensemble, sous la discrète guidée de l’Esprit.
Et
pour trouver une réponse qui tienne ? Voici le cadeau qu’est le Christ, voici
le témoignage des chrétiens, voici les services de l’Eglise. Ils ont encore un
bel avenir !
Claude Ducarroz
Avril 2022
Commentaires
Enregistrer un commentaire