Hommage à Renée Deschenaux

 

+ Renée Deschenaux

Mardi 5 octobre -le lendemain de la saint François d’Assise- à 21h.23, un cœur s’arrête de battre. Renée Deschenaux -votre maman et grand-maman, notre chère amie- est décédée, à l’âge de 88 ans. Ca, c’est une affaire cardiaque.

 Mais il y avait en elle comme un autre cœur, pas le cardiaque, mais le cordial. Et celui là était si bon, si vaste, si vivant : il ne s’est pas arrêté, ni à nos yeux, malgré nos larmes, ni au regard de Dieu, parce que nous savons, nous, que ceux qui aiment et ont aimé ne passent pas de la vie à la mort, mais de la mort à la vie.

Regardons encore la photo de Renée. N’est-elle pas encore là au milieu de nous, par ce qu’elle fut avec nous, par ce qu’elle fit pour nous, tout au long de sa vie.

Tant de souvenirs bénis se bousculent à notre mémoire, pleine de mercis.

Avec respect, je laisse briller dans le silence les souvenirs de sa Gruyère natale, de sa famille d’origine, de son milieu fribourgeois, entre lac et montagnes, avec des sentiers qui mènent aux chalets, tout en faisant halte pieuse dans les chapelles.

Quant à sa propre famille, je sais seulement que les joies et les peines n’ont jamais diminué sa capacité d’aimer, gratuitement, généreusement. Renée fut toujours une battante de l’amour plus fort que les zigzags de la vie, parfois une résiliente, comme on dit aujourd’hui, jamais une résignée. Il y avait en elle, avec la signature de son sourire, un réflexe positif de bonté, une humble lumière qui faisait chaud au cœur. A nos cœurs.

Car Renée, ce n’était pas un amour en paroles seulement, mais, comme dit l’apôtre Jean, en actes et en vérité. Pour les siens, évidemment. Mais aussi pour tellement d’autres, pour nous ici, et encore bien d’autres qui lui doivent beaucoup, en courage fortifié, en confiance retrouvée, tout simplement en amitié au jour le jour. Merci Renée !

Au milieu de nous, pour nous, Renée a été -et l’on ne saurait l’oublier- comme une icône d’humanité, à la fois réaliste et exigeante, avec un rayonnement discret à partir d’une source intérieure.

Et là, il faut bien évoquer sa foi, celle qui prie, celle qui se réfère à la Parole de Dieu, celle qui se mit au service du Christ de l’Evangile, que ce soit dans les relations humaines les plus quotidiennes, comme dans les activités d’Eglise.

La catéchèse, l’accompagnement des adolescents et des jeunes, le souci de collaborer à une Eglise de proximité, avec priorité aux petits, aux pauvres, aux exclus : c’était sa marque d’apostolat. Sans prétention, sans révolution, mais avec un investissement magnifique dans la petite monnaie de la charité au jour le jour.

C’est là d’ailleurs qu’elle trouvait son bonheur -simple et humble-, des consolations parfois, des persévérances aussi, appuyée qu’elle était sur des partages chaleureux avec ses amis/amies, que ce soit dans ou hors des cercles de l’Eglise. Tout était bon pour faire ou refaire humanité autour d’elle, notamment par la patience de l’écoute.

J’ai toujours pensé que le nom de Renée était plus qu’un prénom. Je le lui avais dit : une grâce du ciel, mais aussi un programme de vie. Tous les baptisés, en fait, sont des re-nés, dans le passage pascal par la mort et dans la résurrection du Christ.

Sans oublier qu’une telle destinée est aussi inscrite, même s’il ne le sait pas ou l’a oublié, dans l’ADN de tout être humain aimé de Dieu, pour lequel Jésus a donné sa vie sur la croix.

Il peut arriver que nos cœurs d’hommes et de femmes s’inquiètent, doutent ou vacillent. Mais Dieu est tellement plus grand que notre cœur, comme dit l’Apôtre. Il apaise les priants, les souffrants et les offrants de toutes sortes, sans barrière et sans frontière.

Oui, la maison de divine famille, vers laquelle nous marchons tous en boitant ici-bas, a la forme d’un immense cœur, qui devient miséricorde -cœur ouvert sur nos misères- pour les transfigurer par les feux de Pâques. Mystérieusement, mais réellement.

Renée, ta mort nous laisse un peu orphelins de ta présence solaire. Mais, dans la lumière du Royaume de Dieu, tu es maintenant entièrement ce que tu portais en toi : une renée. C’est ton jour de naissance à la vie sans limite et sans fin.

Bienvenue dans l’océan d’Amour du Père éternel.

Claude Ducarroz

                                       

 

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