Des Dombes au Vatican
Des Dombes au Vatican
J’ose espérer que vous connaissez le Groupe des Dombes.
Pour rappel : un groupe œcuménique fondé en 1937, qui rassemble 40
théologiens catholiques et protestants ; il « creuse » des
thèmes doctrinaux particulièrement coriaces et publie ses conclusions avec
l’espoir de promouvoir le rapprochement et, si possible, la réconciliation
entre nos Eglises encore séparées.
Dans un document de 2005 intitulé « Un seul Maître –
l’autorité doctrinale dans l’Eglise » (Bayard), ce groupe affirme que
« si chacune de nos Eglises a le souci de reconnaître doctrinalement les
trois dimensions communautaire, collégiale et personnelle dans le
fonctionnellement de l’autorité, nous pouvons sortir de l’impression que nous
sommes devant deux constitutions fondamentales d’Eglises divergentes et
incompatibles. » Dont acte.
Le 21 mai de cette année 2021, on annonce officiellement
au Vatican que le pape François convoque un synode des évêques qui se déroulera
en plusieurs phases entre octobre 2021 et octobre 2023, sur le thème
« Pour une Eglise synodale : communion, participation et
mission ».
Bonne surprise ! Ce synode veut favoriser « le
dynamisme de l’écoute mutuelle dans l’Esprit Saint, lié à tous les niveaux de
la vie de l’Eglise ». Un tel processus « implique en synergie le
Peuple de Dieu, le Collège des évêques et l’Evêque de Rome ». Le
déroulement se fera dans l’écoute de la totalité des baptisés, sujets du
« sens des fidèles » qui ne se trompe pas en confessant sa foi. Très
concrètement, des documents seront fournis pour baliser ce chemin synodal par
des consultations qui prendront au sérieux les niveaux locaux, diocésains, continentaux
et universels, sans oublier l’apport éclairant d’experts particulièrement
compétents.
Comme membre du Groupe des Dombes durant 20 ans, je ne
puis qu’applaudir à cette initiative. Je la confie à l’Esprit dans la prière. Je
souhaite ardemment une véritable mobilisation générale parmi nos communautés de
base qui si souvent, dans un milieu catholique très monarchique, voire
clérical, se plaignent de ne pas être consultées ni écoutées dans l’élaboration
des décisions doctrinales et pastorales.
J’ajoute un vœu qui me tient à cœur : j’espère que
les autres Eglises -orthodoxes et réformées- seront associées, d’une manière ou
d’une autre, à la maturation de ce processus synodal, à l’image de ce qui s’est
passé durant le concile Vatican II. Leurs expériences -plutôt démocratiques
chez les réformés, plutôt collégiales chez les orthodoxes- devraient nous aider
à trouver de meilleurs équilibres entre ces diverses manières de penser et de
faire Eglise selon l’Evangile du Christ. Les valeurs vécues par les autres
chrétiens -et aussi leurs limites, voire leurs impasses-, peuvent être
précieuses pour avancer ensemble vers une Eglise une et unie.
Qui ne cesse de chercher, dans la prière et dans les
partages fraternels, « ce que l’Esprit dit aux Eglises » (Ap 2,17).
Claude
Ducarroz
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