ET SAINT JOSEPH !

 

Pour la Saint Joseph

 

Il n’était pas un magicien, mais il a tout transfiguré. Parce qu’il était -on pourrait dire « avant l’heure »- un homme pascal !

 

* Il avait ses rêves d’homme amoureux, puisqu’il avait une jeune et belle fiancée nommée Marie. Et il découvre dans un silence pesant que sa fiancée est enceinte avant qu’ils aient habité ensemble.

 

* Il avait ses espérances de futur papa. Mais il sait maintenant que cet enfant sera avec lui, mais pas de lui. Car « l’enfant engendré en elle vient de l’Esprit Saint ».

 

* Il voulait fonder une famille ordinaire. Et voici que tout devient extraordinaire, puisqu’il est seulement « l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. »

 

* Il était un honnête homme –un juste-, et un croyant sincère, mais de là à obéir à un ange qui lui dit en songe de prendre Marie chez lui –malgré tout-, et même en donnant à son enfant à elle le nom de Jésus !

 

Reconnaissons-le : c’était beaucoup demander à un homme qui avait bien des raisons d’être bouleversé, de ne pas tout comprendre.

 

Que de messages pour ce couple, y compris pour Joseph. Et surtout que de passages –que de pâques- à faire quand on lit, pour lui comme pour Marie : « Joseph fit comme l’ange le lui avait prescrit ». La version masculine de la célèbre phrase de Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole. »

 

Des messages aux passages : tel est l’itinéraire de ce Joseph, un chemin au goût de Pâques.

 

Et comment donc ?

Saint Jean nous l’a révélé. Il y a deux manières de pâquer, d’être pascal dès maintenant, de passer de la mort à la vie.

 

En croyant que Jésus est le Fils de Dieu et en manifestant de l’amour pour le prochain.

 

* Croire au Christ vivant, le fils de Dieu : Joseph l’a vécu, y compris dans les obscurités d’une foi secouée par beaucoup d’imprévus, mais toujours dans cette communion essentielle avec ce Jésus qui lui disait affectueusement « papa », tout en lui rappelant parfois qu’il se devait « aux affaires de son Père », l’autre. Une foi très sollicitée, mais vécue dans la tendresse.

 

* Et persévérer dans un amour qui rayonne de vie, l’amour conjugal avec Marie, l’amour paternel avec Jésus et toute la parenté, l’amour diffusé dans son milieu par le métier et le voisinage, tout simplement, en esprit de service. Un amour de Nazareth.

 

Pour Joseph, sans le savoir encore théoriquement ni théologiquement, c’était ça déjà, vivre en enfant de la Pâque, en promis à la résurrection.

 

Quelle belle leçon pour nous ! Mieux : quelle magnifique feuille de route ! Pour chacun de nous et aussi en communauté, y compris religieuse !

 

 

Car, à l’instar de Joseph, c’est bien à ce type de mystère pascal que nous sommes appelés à communier ici bas, autrement dit dans la foi et dans l’amour, en attendant les joies de la vie éternelle.

 

Parce qu’il y a déjà de l’éternel en germe dans le cœur de tout croyant sincère, même dans le brouillard des idées ou l’ankylose des mots.

 

Et il y a encore de l’éternel qui pointe déjà quand un cœur humain bat au rythme d’un amour généreux et désintéressé, surtout lorsqu’il va jusqu’au don de soi, jusqu’au par-don.

 

Nous qui sommes en route vers les célébrations pascales, que la prière de saint Joseph, avec celle de Marie évidemment, nous conduise des aléas cette vie -mélangée de joies et de croix- jusque dans la gloire de la parfaite Pâque, avec Jésus -leur fils à tous les deux- dans le royaume de la résurrection.

 

Au pas humain et chrétien de la famille de Nazareth.

 

19 mars 2021                                                                                            Claude Ducarroz

 

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