Homélie du 7 février 2021

 

Homélie du 7 février 2021

C’est l’arc-en-ciel !

La liturgie de ce dimanche nous en fait voir de toutes les couleurs. Comme la vie en somme.

Le livre de Job nous plonge en pleine ambiance Covid … ou autre chose qui lui ressemble.

A méditer ou relire avec modération si l’on veut garder le moral.

En même temps, on ne peut détourner le regard de celles et ceux qui vivent cela, ou qui ont traversé de telles épreuves.

Derrière ce diagnostic réaliste, il y a, entre les lignes, un double appel :

-          La confiance en Dieu qui n’abandonne jamais ses bien-aimés, surtout lorsqu’ils se sentent abandonnés C’était précisément le cas de Job.

-          Et aussi un appel vers chacun de nous, pour des gestes de compassion, des marques de soutien et, en profondeur sincère, des signes d’amour qui sont tous à notre portée, avec la grâce de Dieu.

Le psaume nous offre un double versant, sur le mode de la fête. Oui, il peut encore y avoir des raisons de chanter les louanges de notre Dieu

-          Parce qu’il guérit les cœurs brisés et soigne nos blessures… Et ne sommes-nous pas tous des blessés d’une manière ou d’une autre, même ceux qui sont en bonne santé ?

-          Et aussi parce           que notre univers, démonstration de l’intelligence de notre maître, nous offre toujours quelques beautés à contempler – et pas seulement les étoiles – pour notre émerveillement et notre consolation. Oui, heureusement, il reste la beauté !

Le témoignage personnel de l’apôtre Paul est complétement dominé par un mot répété à 5 reprises : l’Evangile !

Oui, cet Evangile qui est bien plus qu’un discours ou un texte, si sacrés qu’ils soient.

La Bonne Nouvelle, c’est quelqu’Un, dont la rencontre, comme un vivant, peut bouleverser une vie … ma vie.

Oui, un être pascal, qui s’impose comme une présence d’amour, celle qui rend libre à l’égard de tout le reste, et celle qui envoie servir et aimer tout le monde.

Jésus : le plus beau des cadeaux, la plus extraordinaire des vocations, la plus passionnante des missions.

La preuve est précisément dans l’Evangile de ce jour.  Nous retrouvons Jésus en pleine pastorale de proximité.

Pas seul, justement. Avec ses apôtres – ici Pierre, Jacques, Jean et André – et avec ses disciples … donc avec nous. Toujours dans des démonstrations d’amour, de guérison, de libération. Que ce soit dans l’intimité d’une maison au service d’une belle-mère – tant mieux pour elle ! – ou sur la place publique parmi les éprouvés de toutes sortes de maladies et infirmités. Cette proclamation d’un Evangile en actes concrets s’inscrit dans un certain contexte, qu’il nous faut aussi retenir :

-          L’Evangile vient à la rencontre de personnes en recherche « Tout le monde te cherche » Nous aussi, n’est-ce pas ?

-          L’Evangile, comme une aurore d’amour, surgit au matin de la prière de la nuit dans la solitude assumée.

-          L’Evangile est un cadeau offert à tous ; c’est pourquoi Jésus entraîne ses disciples plus loin que leur zone de confort, vers d’autres villages encore. Ultreia !

Quelle est notre couleur actuelle dans l’arc-en-ciel de ce dimanche ? Sans doute ne pouvons-nous pas être partout à la fois et en même temps. N’ayons pas honte de nos limites, n’ayons pas peur de nos faiblesses. Ne cachons pas nos blessures et nos larmes.

Job, Paul, Jésus : ce sont des frères toujours en route, justement pour nous rejoindre là où nous sommes, où que ce soit, y compris quand nous pouvons être des blessés ou des découragés au bord du chemin de la vie.

Aux voyageurs fatigués, que nous sommes peut-être, celui qui est le chemin, la vérité et la vie nous donne la main, au moins pour nous relever, et peut-être plus encore. Pour relancer notre marche en avant, toute pascale, il y a la lumière de sa Parole, il y a le viatique de son Eucharistie.

Et il y a aussi nous – je l’espère sincèrement – une Eglise de fraternité, de solidarité, d’espérance partagée.

En résumé : de l’Evangile en actes, en route, en Eglise.

Claude Ducarroz

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