Nouvel An 2021
Nouvel An 2021
2020…2021…
Les années passent
inexorablement. Et nous passons avec elles. Mon grand âge -une fois de plus- me
fait prendre conscience que la deuxième moitié de ma vie sera beaucoup plus
courte que la première ! Et probablement en est-il de même pour la plupart
d’entre vous.
A la faveur de ce changement de millésime, peut-être
faut-il repartir ensemble des constatations les plus basiques. Deux prises de
conscience s’imposent à tous, consolidées par la pandémie actuelle : nous
existons et nous allons mourir.
Pour l’existence,
il y a au départ une sorte de fatalité : la vie nous a été imposée, sans
consultation de notre part. Mais par ailleurs, le don de la liberté nous offre
l’opportunité d’en faire quelque chose de bel et bon, en transformant notre
destin en un cadeau reçu pour être partagé.
Quant à notre destinée mortelle, si elle nous contrarie,
surtout s’il faut quitter ce monde trop tôt ou douloureusement, elle est
enceinte d’une certaine espérance : et si l’impossible, dont nous rêvons
parfois, nous était aussi offert par quelqu’un, généreusement, à savoir une vie…
éternelle ?
A chaque extrémité de notre vie, il y a donc à la fois un
présent gratuit et une feuille de route encore vierge, mais très
exigeante : que faire de notre existence humaine, quel que soit le nombre
de ses années ? Oui, comment utiliser, si possible pour du bonheur -si
imparfait soit-il-, les deux cadeaux que des mains mystérieuses ont remis entre
les nôtres : la vie et la liberté ?
La longue et tragique histoire de notre fragile humanité
nous prouve combien il est difficile de conjuguer ces deux valeurs, sans
qu’aucune ne veuille dévorer l’autre en croyant se développer elle seule.
Que d’échecs et de souffrances quand la vie ne respecte
pas la liberté, et notamment celle de la conscience, ce sanctuaire le plus
intime de notre dignité humaine. Et de même, que de drames quand la liberté
piétine la vie sous prétexte d’autonomie de ma petite personne, en tout égoïsme
ravageur et même meurtrier.
Et heureusement, il y eut Jésus de Nazareth, dit « le
Christ et notre Seigneur ». Pour nous aider à parcourir le rude chemin
entre notre début et notre fin, il nous propose la meilleure des solutions, le
plus sûr des itinéraires, la clef pour réussir sa vie en contribuant à faire
réussir celle des autres : l’amour, qui seul peut marier la vie et la
liberté.
Venu de la fournaise d’amour qu’est le mystère
trinitaire, en passant par le destin inédit d’une femme du peuple, il est allé
jusqu’à payer le prix de la croix pour faire la démonstration crédible de sa
vérité : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie
pour ceux qu’on aime ».
Et ses amis, c’est
nous tous, sans barrière et sans frontière. Avec en prime cette promesse :
« Si vous vous aimez les uns les autres comme je vous aime, dit Jésus, ma
joie sera en vous, elle sera parfaite et personne ne pourra vous l’enlever ».
Pas même la mort ? Car telle est bien la question
qui demeure. Si c’est l’amour qui rend heureux et fait des heureux, est-ce
l’amour qui a le dernier mot de la vie ? ou la mort serait-elle plus forte
que l’amour, au point de le réduire en cendres ?
Une fois de plus, la réponse repose sur les épaules d’un
homme pas tout à fait comme les autres, fils de Dieu et pourtant né d’une
femme : le bébé de Noël, le pèlerin de Galilée, le crucifié du Calvaire,
le ressuscité du matin de Pâques. Car tout ça, il l’a fait par amour, dans
l’amour. L’amour du Père et l’amour pour nous, personnellement et
communautairement.
Alors nos vies peuvent devenir « cadeaux »,
quels que soient nos calendriers, la valeur des jours ou les senteurs de nos
saisons. Puisque nous venons de l’Amour majuscule, y compris dans le dédale
mystérieux, voire hasardeux, de nos amours humaines, nous sommes programmés
pour aimer et trouver notre bonheur dans la culture de cet amour-là.
Et puisque à
l’autre bout de la vie, c’est encore cet Amour majuscule qui nous attend et
nous accueillera, parce que nous sommes les enfants de la Pâque du Christ,
alors nous connaissons le secret du vrai bonheur. Ce sont toutes les formes de
bonté, des plus anonymes aux plus contagieuses, ces virus divins qui vont
jusqu’à changer la mort en vie éternelle. Et si nous ajoutons quelques touches
de beauté sous toutes ses variantes, alors ce sera encore mieux, un plus qui
mettra de la lumière et de la couleur jusque dans nos nuits.
La liturgie de ce jour -sainte Marie, mère de Dieu-, enrichit
encore notre pèlerinage d’une nuance féminine très bienvenue, que notre société
-y compris notre Eglise- peine encore à reconnaître et à apprécier.
Si le Seigneur a fait des merveilles pour cette petite
servante de Nazareth, il est assez probable qu’il puisse en faire aussi pour
nous, notamment au cours de cette année 2021 que nous nous souhaitons marialement, évangéliquement et pascalement «
bonne et heureuse ».
Claude
Ducarroz
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