Homélie du 19ème dimanche - 09/08/20

Homélie du 19ème dimanche09/08/20

 

Un air de vacances … promenade sur le lac …

Mais une traversée très mouvementée…

Un peu comme pour nous cette année … à cause du coronavirus ou plutôt, en résumé, l’aventure de chacune de nos vies, celle de l’Eglise aussi.

Une navigation d’existence pleine d’imprévus, non sans drames parfois.

Comment ne pas penser en ce jour à nos frères et sœurs de Beyrouth ?

 

·     Que peut-on tirer de cet évangile pour qu’il devienne, si possible, une bonne nouvelle dans nos vies personnelles, ecclésiales et sociales. Point de départ de cette croisière existentielle :

·     Jésus oblige ses disciples à faire un voyage sans lui, en leur donnant rendez-vous … sur l’autre rive.

Parabole de nos existences actuelles : la vie nous a été imposée … et son auteur nous donne aussi rendez-vous sur l’autre rive… au-delà de la mort. Nous pouvons aussi avoir l’impression d’être abandonné, y compris par Dieu.

·     Mais attention ! que fait Jésus pendant ce temps ? Il prie, Il prie pour nous. Il ne cesse de prier pour nous. Puis arrive la tempête. Qui peut dire qu’il n’a jamais senti la barque de sa vie tanguer dangereusement ? peut-être encore en ce moment ? alors Jésus marche sur nos eaux battues par les vagues des épreuves de toutes sortes … Pourquoi ? Pour venir à notre rencontre, à notre secours.

·     Et nous, nous sommes comme les disciples : nous avons peur, nous avons de la peine à le reconnaitre, nous le prenons pour un fantôme. Tant de gens aujourd’hui prennent la religion pour une illusion, le Christ pour un mythe, Dieu pour un glorieux absent, l’Eglise pour une institution obsolète. Nous pouvons aussi les comprendre si la vie a trop secoué leur barque de souffrances, de désespérances, d’injustices et d’échecs, de désillusions.

·     Alors Jésus nous dit à tous, et peut-être pouvons-nous relayer ce message auprès de ceux qui n’arrivent pas encore à y croire : Confiance, c’est moi. N’ayez-plus peur.

Quelque part, à un moment donné, Jésus redit à chacun personnellement : Viens ! Lui qui est toujours venu le premier jusqu’à nous, il nous propose aussi comme à Pierre, d’oser venir jusqu’à Lui. Ou de prendre le risque de nous jeter à l’eau, avec au cœur la même prière de confiance et d’humilité : Seigneur, sauve-moi.

Nous aurons peut-être encore l’impression de nous enfoncer davantage. Mais Jésus est là, avec sa main tendue et une parole de réconfort plutôt que de reproche.

·     Avez-vous déjà fait le compte –ou plutôt la mémoire reconnaissante- de toutes les mains tendues par le Christ durant votre vie ? avec, peut-être, cette question supplémentaire : aujourd’hui, demain, à qui vas-tu tendre la main pour imiter celle du Christ ou plutôt pour la prolonger vers un frère ou une sœur humain, proche ou lointain, qui voit son existence battue par les vagues de l’épreuve dans son corps, son esprit, son cœur, ses relations ? Tant de gens aujourd’hui, pour toutes sortes de raisons- parfois même dans l’Eglise ou à cause d’elle- ne parviennent plus à faire confiance, à prier, à croire. Et nous alors ?

Puisque nous sommes en train de célébrer la Messe, puisque nous nous apprêtons à communier, je pense à ce vitrail de l’Eucharistie dans notre cathédrale de Fribourg.

Jésus est en croix, tandis que l’Eglise recueille le sang de son sacrifice dans une coupe. De sa main droite, il caresse tendrement la joue d’une femme debout au pied de cette croix : c’est l’Eglise, c’est nous, c’est chacun de nous.

Chaque communion est une caresse de Jésus mort et ressuscité.

Laissons-nous maintenant caresser par son amour eucharistique.

 

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