Assomption 2020
+ Une femme. Pas n’importe laquelle. Marie de Nazareth, la mère de Jésus, le Christ.
+ La femme, telle qu’elle est. Toute
entière dans sa dignité et sa beauté.
+ Toutes les femmes. Car Marie, la
transfigurée de cette fête, était accompagnée de bien d’autres femmes, surtout
au pied de la croix.
1) Une femme. Une femme précise, de chair et de sang. Surtout de foi et d’amour. Marie, fille d’Israël, l’Immaculée et la petite servante du Seigneur.
Aujourd’hui, elle est élevée dans la
gloire de son Fils ressuscité. Elle est devenue toute pascale, transfigurée
dans la pure lumière de Dieu. Mais ne l’oublions jamais. Quelle est cette
« femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds et la tête
couronnée de 12 étoiles » ? Ce n’est pas une reine de Jérusalem.
Simple croyante de base, de Nazareth
–dont on disait que rien d’extraordinaire ne pouvait sortir. Oui la
Marie de l’Annonciation en toute surprise, la Marie de la Visitation en tenue
de service, l’épouse de Joseph, le charpentier, la mère qui met au monde son
enfant premier-né dans une mangeoire pour animaux. Pleinement assumée dans le
Royaume de Dieu, oui. Tant mieux pour elle.
Mais aussi déconcertée dans sa foi, crucifiée dans son cœur de maman au pied de son fils crucifié dans sa vie donnée pour le salut du monde. Marie du silence et e la prière. Marie du Magnificat et de la confiance. C’est celle-là justement qui entre aujourd’hui dans la plénitude de la gloire trinitaire. Pas une autre. Que l’éblouissement de cette humble fleur épanouie dans les jardins du ciel n’occulte en rien –mais plutôt révèle et consacre- la petite servante qu’elle fut et qu’elle reste dans sa royale splendeur.
2) Cette femme. Et la femme.
C’est
l’une des merveilles de ce mystère. L’assomption de Marie assume et transfigure
toute cette femme, dans l’entièreté de sa personne et de sa personnalité.
Rien
n’est abandonné sur cette terre, qui serait indigne du ciel. Tout est emporté
et pleinement accueilli dans le soleil éternel du Dieu-Amour.
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l’esprit, avec l’intelligence lucide.
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le cœur, avec ses élans affectueux.
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la foi, avec ses quêtes et ses découvertes.
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et le corps, ici dans toutes les nuances de la féminité, avec les transparences
de la virginité, avec les tendresses de l’épouse, avec les dévouements de la
maternité.
Une
femme vraiment complète, belle et bonne, à l’image originale de Dieu. Que cette
fête encourage et conforte celles –et aussi ceux- qui aujourd’hui luttent pour
le respect de la dignité de la femme –de toutes les femmes- dans le magnifique
mystère de leurs personnes, dans leur riche vocation, dans leurs si généreux
services, en Eglise et dans la société.
La vraie féministe, c’est peut-être Marie, de là où elle est maintenant.
3) Enfin, au jour où nous célébrons une sorte de privilège personnel
accordé
à cette femme-là, Marie de Nazareth, il ne faut pas l’isoler des autres femmes,
ni d’hier ni d’aujourd’hui.
Vous
l’aurez remarqué : l’Evangile ne montre jamais Marie toute seule. Même à
l’Annonciation, Joseph n’est pas loin. Et au pied de la croix, tout un groupe
de femmes, et un seul apôtre-homme.
Donc
surtout des femmes, avec Marie, la Mère. Les femmes de Jérusalem en pleurs. Des
parentes venues de Nazareth. Ses femmes-disciples qui avaient suivi Jésus. Et
même une ex-pécheresse, Marie de Magdala.
Car
Marie, aujourd’hui dans la gloire comme hier sous la Croix, ne fait pas le tri,
ne cherche pas des prétextes à la discrimination ou à l’exclusion ni dans
l’Eglise, ni dans la société. Elle le sait. Elle l’entend. Son fils meurt pour
tous. Puisqu’il ne rejette aucun de celle et ceux que le Père lui a donnés,
elle, Marie, peut devenir la mère universelle. « Voici ton fils … voici ta
mère ».
Maintenant qu’elle est pleinement chez Lui, accueillons –la aussi chez nous.
Merci pour ton homélie, sans complexe je me sens de cette lignée !
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